Les cours et stages de Danse Afro-Gnawa
L'un comme l'autre amènent à l’appropriation progressive de la gestuelle gnawa, associée à la musique.
La présence du musicien souligne à quel point la danse, le chant, la musique et le rythme sont indissociables ; la danse faisant partie intégrante de la polyrythmie.
Les cours de danse sont menés par Emilie. De son côté, le musicien nous accompagne au guembri et aux percussions. Il nous transmet également les rythmes, les chants et les histoires liés à la danse travaillée.
Il existe 2 grands types de danse distincts chez les gnawa, que nous aborderons lors des cours :
Les danses des Koyo :
Ces danses sont collectives, ludiques et très rythmées, avec beaucoup de jeux de frappe du sol avec les pieds. Elles s’accompagnent de chants et du maniement des qraqeb.
Danser amène alors à une assimilation, par le corps, de la rythmique très spécifique de la musique tagnaouite.
La danse de Jedba :
Souvent traduite par l’expression « danse de possession », il s’agit en fait de mouvements libres, très simples et non chorégraphiés, qui permettent de ressentir la musique. La gestuelle africaine y est centrale.
Nous transmettons quelques pas, liés à une rythmique, comme point de départ du voyage. L’important étant de les danser avec le musicien et d’en comprendre l’intention, qui est du côté de l’ancrage et du relâchement du corps (malgré sa tonicité). La répétition des pas et leur accélération, soutenue par le jeu musical, est ce qui permet de les intégrer profondément.
Spontanément, ces danses nous font explorer la dimension percussive et rythmique du corps, le rapport au sol, la recherche d’équilibre entre détente et énergie et le déploiement d’une plus grande subtilité dans la perception des mouvements.
2. QU'EST-CE QUE LA DANSE AFRO-GNAWA?
Nous avons créé le concept de « Danse Afro-Gnawa » car il nous semble important de considérer la gestuelle gnawa en lien avec ses origines, qui sont subsahariennes. Notre proposition consiste ainsi à transmettre, en parallèle des danses typiquement gnawa, des mouvements de danses d’Afrique de l’Ouest pour pouvoir mieux comprendre l’intention de fond de la gestuelle des gnawa, qui reste sinon assez opaque pour le non-initié.
Nous pourrions qualifier cette danse de "danse douce" dans le sens où elle peut être expérimentée, traversée, vécue par tous, sans condition d'âge ni de capacité physique. Au Maroc, les gnawa dansent de l'enfance à la vieillesse, ce qui met la danse à une toute autre place que dans notre société. Il s'agit donc d'une danse qui s'acquière en douceur, par l'intelligence des mouvements qu'elle contient, et non par la force d'un effort qui brusquerait le corps.
Cette option de travail confirme qu’il est bien plus juste de parler de danses africaines au pluriel. Chez les gnawa, quand on observe leurs danses, on constate facilement l’empreinte des danses mandingues. Parmi elles, celles qui nous inspirent particulièrement sont les danses traditionnelles du Mali.
Ce détour par les danses du Mali est important, parce qu'elles nous font travailler notre rapport au rythme, à l’ancrage, à la respiration, à la détente du corps, qui sont des dimensions centrales dans le mouvement de danse gnawa.
Fidèles à la tradition, qu’elle soit mandingue ou gnawa, nous dansons en rapport direct avec les musiciens (en groupe, en duo, en solo). Ceci permet d’explorer la connexion entre les pas de danse et la musique (jouée par des percussionnistes), liés par des codes intrinsèques. Par ailleurs, le danseur s’imprègne très profondément de l’énergie du groupe et peut ainsi progressivement assumer, comme cela se pratique habituellement, sa place de leader, où les pas de danse guident la musique.
L’apprentissage n’est pas celui de chorégraphies, mais de mouvements liés à un rythme, que l’on répète, en étant attentif à la cadence musicale, pour s’en imprégner et ne plus avoir justement à se soucier de la dimension chorégraphique. Cela libère le rapport au corps, permet de ressentir le trajet du mouvement, que chacun peut ensuite interpréter à sa manière.
Une fois ce nouveau langage suffisamment riche et les codes liés à la musique suffisamment apprivoisés, cette danse nous amène à l’improvisation, qui se pratique souvent en Afrique dans le cadre d’un cercle de danse, où chacun peut venir s’exprimer.
3. A QUI S'ADRESSENT LES COURS/STAGES ?
La Danse Afro-Gnawa s’adresse, comme son nom l'indique, à tous.
Traditionnellement, les danses des Koyo ne sont exécutées que par les musiciens et celle de Jedba est pratiquée par toute personne de l’assemblée désirant danser.
Nos cours sont mixtes, ils s'adressent tant aux femmes qu’aux hommes. Il est d'ailleurs particulièrement intéressant pour chacun d’explorer ces 2 types de danses aux énergies très différentes : dynamique pour les Koyo, d’avantage dans le relâchement pour le Jedba.
Les ateliers sont accessibles aux personnes de tout âge. En effet, les mouvements que nous proposons sont amenés avec douceur et sont ajustables en fonction de l’état de chacun: ils peuvent être plus ou moins amples, plus ou moins rapides, plus ou moins intenses.
Concernant le niveau de danse, toute personne qui arrive dans le cours commence là où elle peut. Par exemple, il est possible de ne débuter que par un apprentissage de la rythmique des pieds, pour ensuite y ajouter les bras et enfin permettre au corps entier d’articuler un mouvement d’ensemble.
4. COMMENT SE DEROULE UN COURS/ UN STAGE ?
Chaque cours débute par un échauffement du corps, avec une vigilance particulière portée sur l’axe colonne-bassin de notre corps et sur la fluidité articulaire. Cet échauffement dure à peu près 30 minutes.
Nous poursuivons par un temps d’écoute musicale du rythme travaillé et d’exploration des liens danse-musique.
Puis, nous traversons la danse proprement dite, par l’approfondissement d’une danse que nous travaillerons sur plusieurs séances (apprentissage des pas de base, développement des techniques de danse, répétition du mouvement).
Ceci amène à un travail d’improvisation dans le cercle de danse (ouverture au solo et à la création spontanée).
Nous finissons par des étirements.
Au fil des cours et des stages, sont proposés des temps de transmission des chants et de découverte des traditions et significations qui sont culturellement associées à la danse travaillée.
5. QU'EST-CE QUE CES COURS/STAGES APPORTENT?
Les cours de Danse Afro-Gnawa sont riches en bienfaits. En voici quelques-uns que nous avons pu relever :
- Développer des techniques de danse : positionnement précis, bascule du bassin, alignement du dos, ancrage, relâché des articulations en lien avec sa respiration, chercher un équilibre entre tonicité et fluidité, entre dynamique du mouvement et relâché.
- Aborder le répertoire traditionnel de cultures africaines et leur dimension symbolique (dans quelles circonstances se joue ce rythme actuellement ? quelles sont ses origines ? Comment se structure une Lila ? …).
- Appréhender son corps dans un nouveau rapport à l’espace (en affinant sa conscience corporelle, la coordination de ses mouvements) et au rythme.
- Développer sa musicalité, comprendre la polyrythmie, les cycles musicaux, les appels lancés par les percussionnistes, les break…, repérer le rapport de la danse aux frappes de la musique et au « marquage » par les temps forts.
- Se sentir mieux dans son corps, avec plus de fluidité et d’ampleur dans ses mouvements.
- Créer avec d’autres, porté par l’énergie groupale.
- Découvrir sa propre gestuelle, aller vers une plus grande liberté d’expression.
- Travailler les codes musico-chorégraphiques pour pouvoir improviser lors d’un solo (avec son entrée, son déploiement et sa sortie). Cette pratique amène à s’autonomiser dans sa danse.
💡💡💡Prochain stage le samedi 27.01.2024 à La Base, Chambéry, dans le cadre du Festival Cinébala. Voir article suivant!!
Et pour plus d'infos sur la rentrée des cours pour la saison 2023-2024, consultez la page du blog qui y est consacrée